Du silence au soutien : penser la maternité comme investissement d’avenir

Et si l’on changeait enfin de prisme ?
Si l’on cessait de considérer la santé mentale maternelle comme une affaire privée ou secondaire, alors, on pourrait enfin appréhender la période périnatale non comme un supplément d’âme, mais comme l’un des fondements structurants d’un avenir collectif.
Or aujourd’hui, dans le tumulte des arbitrages budgétaires, le post-partum demeure un angle mort. Parce qu’il toucherait à l’intime ? Peut-être. Mais peut-être aussi parce qu’il viendrait ébranler le mythe persistant de la mère idéale : celle qui devrait tout savoir, tout supporter, tout donner — sans vaciller, ni demander de soutien ?
Et pourtant.
Ce qui se joue dans les jours, les semaines, les mois qui suivent une naissance laisse une empreinte durable sur la mère, sur le couple, sur l’enfant — à court, à long terme — et, par effet d’écho, sur l’ensemble de la société.
Cet article invite à un changement de regard : considérer la maternité non plus comme un parcours individuel à porter en silence, mais comme un investissement sociétal —responsable, économique, profondément humain. Un pari sur le vivant. Une preuve de lucidité. Une invitation à bâtir autrement.
Ce que nous enseigne le Royaume-Uni
En 2022, une étude de la Maternal Mental Health Alliance, menée avec le Centre for Mental Health, a posé des chiffres clairs sur une réalité souvent invisible :
Le coût de l’inaction en matière de santé mentale maternelle est de 8,1 milliards de livres sterling par an pour la société, soit près de 8 000 £ par naissance, 72 % des dépenses étant liés aux conséquences à long terme sur les enfants : troubles du développement, vulnérabilités scolaires, difficultés émotionnelles.
Ce chiffre n’est pas un simple comparatif. C’est un miroir. Un point d’appui.
Si en France les données manquent encore, certaines réalités cliniques et sociales sont bien là : retours au travail parfois chaotiques, 25% de séparations dans l’année qui suit la naissance, files d’attente en pédopsychiatrie, burn-out parental, ruptures de parcours professionnel.
Et dans les cas les plus extrêmes, le suicide maternel, reste la première cause de mortalité maternelle dans l’année d’une naissance.
Le coût invisible du silence
Ce que nous ne voyons pas, ou préférons ne pas regarder, a un coût très concret : Un coût humain, d’abord.
Mais également un coût pour les entreprises, pour les services publics, pour l’avenir de nos enfants. Chaque rupture évitable, chaque désengagement professionnel lié à une souffrance parentale non identifiée, fragilise notre tissu social. Nous ne pouvons plus penser la parentalité comme une affaire strictement privée. Elle façonne le lien, le travail, la transmission, l’éducation, la santé mentale collective.
La prévention comme stratégie d’avenir
Face à cela, une autre voie est possible. Les études montrent qu’investir dans la santé mentale périnatale permet un retour sur investissement estimé à x5.
Plus que jamais, notre responsabilité collective nous engage. Soutenir les mères au bon moment, c’est éviter des parcours de soins longs et complexes. Renforcer les compétences parentales, c’est prévenir les troubles chez l’enfant, favoriser la stabilité familiale.
Mais pour cela, encore faut-il avoir les bons repères. Les bons outils. Une culture du soin précoce.
Une cartographie pour rendre visible l’invisible
C’est dans cette dynamique que le concept URKIND® a été créé, une cartographie relationnelle et émotionnelle qui aide les parents à nommer ce qu’ils vivent, et les professionnels à identifier ce qui se joue sous la surface : ambivalence, solitude, fatigue extrême, sentiment d’échec.
URKIND® ne juge pas. Il éclaire.
URKIND® s’intègre aujourd’hui dans des formations certifiantes, des consultations cliniques et des projets innovants en santé mentale périnatale.
Parce que préparer l’avenir, c’est honorer aujourd’hui la fragilité d’un monde en recherche de sens !