Biotech

Albupad : un implant innovant pour révolutionner la délivrance des médicaments

Et si un implant biodégradable à base de protéine pouvait remplacer les injections quotidiennes et transformer la lutte contre le cancer ? Avec Albupad, la startup strasbourgeoise portée par la chercheuse Eya Aloui développe un matériau révolutionnaire pour libérer les médicaments en continu, en toute sécurité et sans solvants.

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Eya Aloui manipulant un tube à essai

Eya Aloui manipulant un tube à essai

Université de Strasbourg

Un biomatériau naturel pour une libération prolongée

Ce projet innovant, lancé à Strasbourg, est issu d’une découverte réalisée durant la thèse d’Eya Aloui, pharmacienne et docteure en chimie des matériaux : une protéine naturelle, l’albumine, peut être transformée en matériau implantable, capable de libérer progressivement un principe actif sur plusieurs semaines. Ce matériau 100 % biosourcé, biodégradable et biocompatible, est obtenu sans solvants ni agents toxiques — un véritable « procédé vert ».

Fruit de six années de R&D et protégé par un brevet européen (2019), Albupad a bénéficié de financements publics significatifs : 600 k€ de la SATT Conectus, 50 k€ du Carnot MICA, ainsi que des soutiens de la Ligue contre le cancer, Bpifrance et la Région Grand Est. Incubée chez SEMIA / Quest for Health, la startup collabore étroitement avec deux laboratoires strasbourgeois (Inserm, CNRS, Unistra) pour mener ses recherches.

Grâce à son implant, Albupad assure une libération localisée et continue des molécules — petites ou grosses, hydrophiles ou hydrophobes, peptides ou protéines — directement dans la zone ciblée, par exemple au sein d’une tumeur. Les bénéfices sont triples : une couverture thérapeutique optimisée, une diminution du risque d’erreurs ou d’oubli, et une réduction des effets secondaires grâce à la tolérance exceptionnelle de l’albumine.

Une entrepreneure visionnaire au cœur du projet

À l’origine de cette innovation, Eya Aloui, docteure en pharmacie et en chimie des matériaux, aujourd’hui CEO. Dès 2017, au cours de sa thèse, elle observe un phénomène inattendu : éliminer certains polymères naturels permet à l’albumine de former un matériau inédit, aux propriétés mécaniques et biologiques remarquables.

Avec son équipe — cinq cofondateurs au total — elle transforme cette découverte de laboratoire en une startup structurée, bénéficiant d’un accompagnement SEMIA et de financements spécifiques (French Tech, Région Grand Est). À partir de 2024, Albupad envisage la validation industrielle du procédé et des études in vivo, afin de préparer une levée de fonds d’amorçage et d’envisager les essais cliniques à horizon 2030.

Cet implant innovant promet également des applications au-delà de l’oncologie : maladies chroniques, infections aiguës, secteurs vétérinaire ou cosmétique, voire même la substitution de matériaux synthétiques dans certains domaines.

Albupad, c’est l’alliance d’une vision scientifique forte et d’un engagement entrepreneurial porté par une jeune chercheuse dynamique. En conjuguant innovation responsable, écoconception et impact thérapeutique, cette startup alsacienne incarne une nouvelle génération de biotech décidée à transformer la délivrance de médicaments.

Publié le 18 juin | Mis à jour le 7 juill.